28 Juil Est-ce que faire une prépa c’est gâcher sa jeunesse ?
Voici une phrase que l’on entend souvent. Faire une prépa serait « gâcher ses plus belles années » parce qu’on travaille beaucoup, parce qu’on n’a pas/peu de loisirs, parce qu’on ne peut pas sortir. Comme si tout n’était que frustration et privation en classe préparatoire. Est-ce vraiment cela ? Dois-tu te préparer à sacrifier « tes plus belles années » sur l’autel du carriérisme ? Certains sont pour, d'autres sont contre. Dans cet article, je te dis ce que je pense de ce poncif trop souvent ânonné.
Tout d’abord je dois dire que c’est surtout une phrase que j’ai entendue de la part de personnes qui n’ont pas fait de classe préparatoire. On projette souvent sur la prépa une image d’Epinal qui n’est pas obligatoirement fondée et qui ne représente pas forcément le vécu de l’ensemble des préparationnaires. Et heureusement.
Ensuite, fin du suspense, je suis fondamentalement en désaccord avec cette phrase et cette vision des choses, et ce pour plusieurs raisons que je vais te présenter :
1/ Premièrement parce que cela revient à considérer qu’étudier, se cultiver et apprendre c’est gâcher son temps et que c’est une source de souffrance ; c’est très loin d’être ma vision humaniste de la chose. En réalité, la majeure partie de la souffrance ressentie en prépa n’est pas due au fait d’apprendre.
La souffrance provient du fait de devoir se contraindre à travailler mieux, plus efficacement et plus intensément, de devoir lutter contre les brûlures de son ego en gérant mauvaises notes, commentaires dépréciatifs et confrontation à la compétition, c’est se retrouver confronté à ses émotions négatives et éventuellement à sa faible estime de soi, c’est être tiraillé par des doutes existentiels (à quoi ça sert tout ça ? est-ce que je me trompe de voie ?), bref c’est lié à soi plutôt qu’au fait d’apprendre.
2/ Ensuite parce que cela consiste à penser que jeunesse = plaisir et fun.
Ce qui est vrai et faux à la fois, cela dépend des gens. Il existe des « jeunes-vieux » et des « vieux-jeunes ». Ce qui me dérange le plus derrière cette idée c’est qu’elle est intrinsèquement liée au consumérisme. Si la société te pousse vers le plaisir c’est que derrière on veut te pousser à consommer, tout simplement. De l’alcool (les grands alcooliers se frottent les mains), du loisir, des sorties, des vêtements adaptés pour être cool, des gadgets et 1 000 autres choses. Pas sûr qu’au fond cela te rende plus heureux.
Et puis quel diktat ! Il y a des jeunes qui n’ont pas envie de ce qu’on leur présente comme étant la jeunesse, il y a des jeunes très angoissés et déprimés (là encore, on en parle peu, mais il peut y avoir beaucoup de mal-être pendant les années étudiantes, mais on l’évoque rarement parce que ce n’est pas très « vendeur ») et puis surtout il y a des jeunes qui ne sont pas en prépa et qui ne doivent pas étudier autant mais qui n’en « profitent » pourtant pas tant que ça.
En conclusion : que chacun se sente libre dans ses aspirations.
En réalité, la majeure partie de la souffrance ressentie en prépa n’est pas due au fait d’apprendre.
3/ Parce que le corollaire de ce stéréotype c’est qu’on imagine l’inverse de la jeunesse, la « vieillesse » (tranche d’âge de 25 à 65 ans ?), comme étant ennuyeuse et dénuée de plaisirs.
C’est une vision contre laquelle je me bats régulièrement car c’est une vision très angoissante pour les moins de 25 ans. Le futur apparaît alors comme effrayant et dénué d’intérêt et cela donne l’impression qu’il faut dévaliser le « buffet de plaisirs à volonté » de la jeunesse parce qu’après, c’est disette. Eh bien pas du tout.
Il y a du plaisir à 20 ans, du plaisir à 23 ans pendant son école, du plaisir en stage, du plaisir dans son premier boulot (personne n’en parle mais c’est bien vrai) et beaucoup de plaisir dans sa vie professionnelle et familiale par la suite. La source du bonheur ne va pas se tarir passé 25 ans, rassure-toi.
Pourquoi ? Parce que le bonheur ne vient pas de l’extérieur, le bien-être vient avant tout de toi, de l’intérieur. La plupart des philosophies en parlent, de la Grèce antique au New Age, sans oublier le développement personnel qui le répète sur tous les tons. Eh bien j’ai un scoop : ils n’ont pas tort !
En conclusion, rassure-toi.
La prépa est ce que tu décides d’en faire, si tu penses que tu gâches tes plus belles années, tu vas les gâcher. Si tu penses que tu vas vivre deux années enthousiasmantes mais différentes, tu peux y trouver un intense plaisir.
Le système Prépa + Ecole, souvent décrié, est un système très intensif, mais on peut trouver du plaisir et de la joie dans cet effort intensif et, plus tard, dans ces plaisirs intensifs.
Enfin pour lutter contre les douleurs de la prépa -qui sont principalement liées à ton état émotionnel et à ton positionnement de vie- il y a un médicament magique en 4 modules, créé avec beaucoup d’amour par mes soins. Et c’est sans ordonnance…. 😉
Aucun commentaire