29 Oct Quelle est ta représentation de la progression ?
Je ne sais pas vraiment d'où cela provient, mais nous sommes nombreux à envisager la progression comme une fonction linéaire.
Cette vision nous est-elle suggérée ?
Fait-elle partie de notre paysage culturel ? Est-elle individuelle ?
Je ne sais pas.
Toujours est-il que ce schéma inconscient est sûrement notre plus grand frein mental.
Pourquoi ?
Parce que, parfois, on progresse ainsi, régulièrement, pas à pas, connaissance après connaissance, compétence après compétence.
Mais la plupart du temps non.
Parfois notre courbe de progression s'effondre, et il nous semble que l'on régresse et que c'est alors un signal pour abandonner.
Parfois elle stagne, elle forme un plateau après avoir grimpé, et il nous semble que l'on est condamné à errer sur cet altiplano sans fin. Ou, pire, on commence par stagner, sans savoir si l'on va un jour décoller.
Le plus souvent, nous décidons à l'avance de notre progression, et celle-ci ne suit pas. Par exemple, "A x=Noël, je dois atteindre telle note, tel classement, avoir lu/fait telles tâches".
Et si nous ne tenons pas la planning, si nous n'atteignons pas le niveau que nous nous étions pré-programmé, c'est le (psycho)drame !
Et de nous lamenter :
"Si y différent de *mes attentes*, alors :
- je n'y arriverais jamais
- je ne suis pas "assez"
- je préfère abandonner, bifurquer
- je me sens coupable, abattu, démotivé..."
Mais ??
Mais qui nous a vendu la progression linéaire ? La progression sans effet tango "3 pas en avant, 2 pas en arrière ?"
On se persuade : "Si je progresse régulièrement, je réussis, si je ne progresse pas régulièrement, je suis condamné."
Qui nous a convaincu que la "forme" que prenait le chemin prédisait l'avenir, reflétait le type de destination où nous allions atterrir ?
Mystère...
Alors que dans la vie, les choses sont rarement aussi "algorithmiques", aussi prévisibles, aussi rectilignes.
On avance, on recule, on oublie, on réapprend, on bute, on bute, on bute, puis on se débloque, on a des révélations subites, quand plein de pièces de puzzle se mettent en place, on retombe encore dans le même piège, on se raisonne, on s'en veut, on se pardonne, on se remotive, on repart à l'assaut du challenge, on se prend les pieds dans une petite difficulté, puis on franchit un cap sans même s'en rendre compte.....
Bref, on vit, on croît, on se développe, on se déploie.
Mais rarement comme on l'avait prévu.
Et quelque part, c'est chouette, non ?
Ça pimente le quotidien, ça surprend, ça peut même nous amuser, avec un pas de recul.
Alors, efface cette fonction, cette droite pointée comme une flèche en tension sur un arc prêt à se rompre, efface-la du tableau blanc de ton paysage mental.
Et remplace-la par d'autres formes de progression. Crée des formes, accepte les formes que prennent et vont prendre ta progression.
Pour moi, la progression, c'est une spirale qui se déploie lentement le long de cette droite, mais cette représentation m'est personnelle.
Comme le dit la photo de la page, on vise le ciel, on vise la croissance, et on progresse toujours, sans s'arrêter, mais en faisant des pauses, des accélérations, en suivant des déviations parfois.
L'important, au fond, c'est que le long de la droite, on accepte la sinusoïde, les zigouigouis, les dents de scie.
Car ainsi va la vie.
??
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A bientôt !
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